Grieving reparenting

Grieving & Reparenting: le deuil du passé idéal

Dans l’article précédent sur la guérison du traumatisme complexe ou développemental, j’ai évoqué brièvement le fait de devoir faire le deuil du passé idéal et d’apprendre à s’apporter soi-même soutien inconditionnel et compassion. Nous y revenons ici plus longuement, autour des notions de « Grieving » et « Re-parenting ».

« Grieving »

Le verbe « to grieve » est encore un de ces mots qu’on ne peut pas traduire en français sans lui apporter quelques précisions. La traduction généralement utilisée est « faire le deuil ». Toutefois l’expression anglaise véhicule mieux à mon avis l’importance et la place de la tristesse ; il s’agit de s’autoriser à être triste, d’accueillir la tristesse, de la laisser s’exprimer sans la contenir pour passer (trop) rapidement à autre chose. Une dose de colère y est également incluse. Le deuil est une phase importante lorsque l’on surmonte un trauma. Mais deuil de quoi au juste ?

Deuil du passé idéal

Le traumatisme complexe ou développemental résulte certes de s’être retrouvé dans des situations (généralement sociales) qui ont été douloureuses, mais aussi du fait que l’on n’a pas pu être validé, réconforté et sécurisé par les personnes dont c’était en théorie le rôle, autrement dit souvent les parents (cela peut être d’autres personnes dans le cas d’un trauma plus tardif). Ils peuvent eux-mêmes être à l’origine des situations en question, mais même si elles ont été causées par des tiers, le réconfort attendu qui aurait pu éviter la cicatrice n’était pas au rendez-vous.

Cela ne signifie pas nécessairement que l’on a manqué d’amour : un parent peut aimer son enfant de tout son cœur et néanmoins ne pas reconnaître les moments où ce dernier aurait besoin de soutien émotionnel, ou comment le lui apporter. Il arrive que père et mère ne soient simplement pas là aux moments cruciaux, ou qu’ils ne sachent pas lire l’état émotionnel du petit, le valider et le lui expliquer, ou ne sachent simplement pas y répondre parce qu’eux-mêmes n’ont pas reçu le soutien dont ils avaient besoin (cfr l’article « 7 Manières qu’à le Trauma d’être contagieux »).

Comme le dit Bethany Webster dans son livre « Discovering the Inner Mother » (ma traduction, en abrégé ; pour notre propos « mère » est substituable avec « parent ») :

« ‘Ma mère a fait de son mieux’, c’est ce que j’entends de la part de nombreuses {clientes}. […] La raison pour laquelle leur douleur persiste est que ce n’est que la moitié du tableau. Le tableau au complet est ‘Ma mère a fait de son mieux ET j’ai souffert lorsque j’étais un enfant’. Je vois certaines {clientes} qui tentent de contourner la seconde partie de façon inconsciente. Mais c’est précisément celle-ci qui nous permet de faire le deuil, de guérir et finalement de progresser et de nous épanouir […]. »

« Discovering the Inner Mother » de Bethany Webster

Du point de vue de la théorie polyvagale, ce qui était attendu des parents ou des personnes qui s’occupaient de nous, c’est de la co-régulation, afin de nous aider à retrouver un état où l’on se sent en sécurité. Il est tout à fait permis et même recommandé de ressentir de la colère (et de la tristesse) contre le fait de ne pas avoir reçu ce réconfort, ce signal de sécurité, cette validation. De nouveau, ces émotions ne sont pas vraiment dirigées vers les personnes, mais vers les situations et le manque occasionné. Dès lors, c’est du passé idéal et de la relation parentale idéale qu’on est amené faire le deuil.

Il est à noter que le juge ou censeur intérieur dont nous parlions dans le précédent article peut être hostile à la tristesse, et nous hurler que c’est bon pour les bébés de pleurer et de s’apitoyer sur son sort. Il peut être également opposé à la colère, car c’est une « mauvaise émotion » qui fait de nous une mauvaise personne. Il en dit des bêtises, ce juge. C’est pourquoi le processus de deuil ne peut vraiment prendre place qu’après avoir déjà fait une partie du travail sur soi de sorte à diminuer l’importance de cette voix intérieure.

Deuil du présent idéal

Colère et tristesse sont en principe dirigées vers les situations passées. Toutefois, il est possible qu’elles aient leur utilité dans présent également. Dans les cas où les parents eux-mêmes étaient à l’origine des situations inconfortables (inconsciemment et involontairement, on peut l’espérer), il est vraisemblable qu’ils continuent à adopter les mêmes conduites non-optimales avec leurs enfants devenus adultes. Se trouver face à ces comportements peut agir comme des déclencheurs (triggers) et entretenir le trauma dans le présent. Mais une saine colère qui nous aide à reconnaître qu’une de nos limites est dépassée par un parent nous permet de nous exprimer ou d’agir pour remédier à cette situation malsaine. Une alternative est de faire en sorte de ne pas se mettre dans une position qui permet au comportement non-approprié de se reproduire (omettre de leur faire part de quelque chose, prendre un peu de distance, …).

Ne pas confondre colère et tristesse avec ressentiment

Il me semble bon d’insister sur le fait que ressentir tristesse et colère par rapport à des situations passées (ou même présentes) n’équivaut pas à blâmer nos proches. Que nos parents ou membres de notre entourage n’aient pas pu nous apporter le réconfort et la validation nécessaires, ou qu’ils nous aient activement menés à nous conformer à certaines attentes néfastes, il n’y a souvent aucune malveillance de leur part à y trouver, au contraire.

On dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions ; les traumas aussi. Presser un enfant d’arrêter de pleurer ou lui enjoindre de « se comporter comme un grand », peut venir d’une volonté de bien armer le petit pour l’avenir, afin qu’il puisse se confronter aux épreuves de la vie. C’est une vision maladroite des choses et souvent révélatrice d’une peur du futur, mais pas méchante. On peut se comporter avec ses enfants de manière inadéquate tout simplement parce que l’on se sent responsable de leur bonheur, mais qu’on n’est pas équipé pour leur transmettre les bons outils, dont on n’a soi-même pas hérité.

On ne peut dès lors pas en vouloir à ces parents qui ont fait de leur mieux, ont été aimants, mais n’ont pas réussi à créer chez leur bambin une robuste estime de soi. Evidemment, il y a des exceptions à chaque règle, et il y a des pères et des mères qui agissent volontairement comme des monstres, mais on peut espérer qu’ils soient minoritaires ; dans ces cas, le ressentiment pourrait être indiqué.

Une touche de compassion…

La plupart du temps, c’est plutôt la compassion qui est de mise. Les traumas subtils se transmettent et nos familles sont de simples maillons dans cette grande chaîne qui souvent les dépasse. Nos prédécesseurs ont bien souvent eux-mêmes reçu un héritage vicié. Cela a souvent commencé bien avant eux, dans un contexte familial et sociétal qui a son histoire, pas toujours heureuse derrière la façade. De plus, une partie des causes du trouble est encodé dans ce que l’on peut nommer « patriarcat » ou  « normativité » (voire « modes de fonctionnement capitalistes »), … . Cela dépasse de loin la cellule familiale.

Après tout, certaines pratiques « éducatives » sont acceptées et promues par la Société. Fut un temps, gifles et fessées faisaient partie de l’arsenal parental autorisé pour sanctionner les comportements que l’on ne voulait pas voir (« Tu n’es pas comme on veut que tu sois » – et PAF !). Aujourd’hui de plus subtils mécanismes sont en jeu pour faire rentrer les plus jeunes dans les rangs ou même dans le moule (qu’il soit sociétal ou réponde à des besoins inassouvis des parents), les façonner pour qu’ils deviennent ce qu’ils doivent être quitte à les amener à renier ce qu’ils sont (une autre façon de sous-entendre que l’on n’est pas adéquat).

On leur inculquera par exemple qu’il faut être réaliste, et être un bon élève, pour avoir un bon travail qui rapportera un bon salaire puis une bonne retraite, et qu’il y a peu de place pour la (leur) fantaisie, leur originalité ou leurs aspirations, qui deviennent du coup dangereuses (« Si tu persistes dans tes folies, tu deviendras caissière, c’est ce que tu veux ? »). Tout cela est fait en pensant que c’est pour leur bien. C’est ce que l’on a fait comprendre aux parents également et il y a eu un prix à payer pour eux aussi.

Certains d’entre eux ont donc manqué de sécurité, voire d’amour, et font en sorte de les recevoir de leur progéniture relativement captive, ce qui n’est évidemment pas sain et peut carrément prendre une tournure relativement violente. Néanmoins, cela n’est pas foncièrement mal intentionné et est le résultat d’une grave blessure. C’est pour cela que la compassion est appropriée, de nouveau sans pour autant accepter de continuer à en subir les conséquences.

… et une dose de subtilité

Nous pouvons décider que cette chaîne s’arrête avec nous, mais ceci ne signifie pas que nous devons être les sauveurs de nos parents, et faire en sorte de guérir leurs propres traumas. Se libérer des limitations du passé est une entreprise personnelle qui commence certes par l’identification d’un problème, mais qui doit se poursuivre par l’acceptation du fait que l’on souffre de ce problème et que l’on veut s’en défaire. Et on ne force pas d’autres personnes (parents, conjoints ou amis) à s’engager dans cette voie. Vouloir « soigner » tout le monde est par ailleurs un exemple d’attente déraisonnable potentiellement créée par le trauma lui-même citée par Tim Fletcher (voir l’article sur les signes du trauma).

Il faut d’ailleurs être sensibilisé au fait que le cheminement hors du trauma d’un enfant devenu adulte peut avoir quelque chose de menaçant pour les parents. Adopter de nouvelles normes, valeurs ou comportements que ceux qui nous ont été inculqués leur montre qu’eux-mêmes auraient pu suivre une autre voie et qu’ils ne le savaient pas jusqu’à ce point, qui est potentiellement déjà assez avancé dans leur vie. Il y a de quoi avoir des regrets ou même s’en vouloir, et ce n’est pas confortable pour eux. Leurs mécanismes de de défense peuvent alors se mettre en marche et l’un d’eux peut être de désapprouver la nouvelle voie prise par leur enfant. Et il faut se rappeler aussi qu’ils cherchaient désespérément à rendre leurs enfants heureux. Comprendre que tous leurs efforts ont en fait partiellement manqué la cible peut être douloureux et culpabilisant. On veut bien être responsable du bonheur de ses enfants (même si cela aussi doit avoir des limites, les jeunes devant devenir des individus à part entière et responsables), mais se dire que l’on est malgré soi à l’origine de leur mal-être est difficile à encaisser…

Il arrive que l’on rencontre une hostilité, voire une opposition à une évolution hors du schéma établi, d’où la nécessité d’un peu de subtilité. Après tout, nous non plus ne voulons pas faire de mal à nos parents. On peut leur souhaiter de soigner leurs blessures. Quel que soit leur âge, il n’est pas forcément trop tard. Peut-être pourront-ils capter quelques indications vers cette voie, ou peut-on leur toucher un mot sur le sujet. Mais nous n’avons pas de responsabilité en ce sens.

Si l’on cherche à sortir d’un trauma, on a d’ailleurs bien assez à faire avec soi-même. La plupart d’entre nous n’a pas non plus vocation à devenir thérapeute et l’on pourrait se retrouver en position très inconfortable en tenant d’y jouer, qui pourrait ralentir voire annihiler tout progrès de notre part. Il peut aussi s’installer une logique de loyauté déplacée, qui aurait pour principe sous-jacent que l’on doit quelque chose à nos parents à cause des sacrifices qu’ils ont eu à faire, d’abord pour plaire à leurs propres géniteurs, et puis pour nous élever. Interrompre la chaîne deviendrait dans cette optique faussée une trahison.

Le travail nécessaire pour sortir du trauma est foncièrement individuel ; il touche vraiment à la constitution de votre individualité voire de votre personnalité. Si vous avez entrepris un tel cheminement, ce n’est en théorie pas parce qu’on vous y a forcé, mais parce que vous avez perçu que c’était dans votre propre intérêt. Laissez aux autres le même privilège et ne tentez pas de devenir un sauveur (même si vous pouvez être un soutien pour d’autres de temps à autres s’ils vous sollicitent et que l’aide demandée est dans les limites de ce que vous pouvez donner).

Le deuil du temps « perdu »

Une fois que l’on prend conscience que des pans de notre vie ont été dictés par nos stratégies de coping, par des comportements non-optimaux, ou des valeurs et normes qui ne nous correspondaient pas vraiment, il est légitime de ressentir tristesse et colère viv-à-vis du temps « perdu ». Idéalement, on ne s’en voudra pas à soi-même, car la compassion dirigée vers soi-même est un puissant moteur de la guérison du trauma. Il s’agit donc de faire le deuil de ce que l’on a fait, de ce que l’on n’a pas fait, de ce qu’on aurait pu faire… et puis d’entreprendre de nouveaux projets qui nous correspondent et d’être ce que nous sommes. Il n’est jamais trop tard.

Le « re-parenting »

Lorsque les parents ont fait de leur mieux ET qu’on a néanmoins souffert comme le disait plus haut Bethany Webster, force est de constater que certaines compétences ne nous ont pas été transmises par eux. Et ce qui nous a ainsi manqué dans notre enfance, ce n’est plus à nos parents de nous le donner une fois adultes. Comment le pourraient-ils d’ailleurs, à moins d’avoir eu une épiphanie entretemps ? Ce sera donc à nous-mêmes de nous « re-parenter » ou de refaire notre éducation.

Les trous dans la coque du navire

Dans la Théorie de l’Autodétermination, nous avons découvert les trois besoins psychologiques fondamentaux déterminés par Ryan et Deci, que sont l’autonomie, la compétence et la relatedness (relation à autrui). Dans l’article sur les besoins, j’introduisais l’image du bateau selon Scott Barry Kaufman (maintenant je me dis qu’il faudrait un article juste là-dessus pour être claire, mais bon, une autre fois). Dans cette image, le fait que nos besoins dits « de sécurité/prévisibilité » (dont notamment les 3 déjà cités) aient été suffisamment comblés dans notre enfance nous permet d’avoir une « coque » solide, autrement dit de devenir une personne (un navire) capable de résister aux tempêtes de la vie, principalement parce qu’on a pu construire une robuste estime de soi (la coque donc).

Forcément, dans le traumatisme développemental, on n’a pas pu recevoir assez de nutriments pour combler nos besoins. Ils sont généralement mis directement en opposition dans une logique de considération conditionnelle (qui s’oppose à la considération positive inconditionnelle de la part des parents telle que décrite par Carl Rogers, qui est une base saine de la construction de l’estime d’eux-mêmes des enfants). Si voguer vers nos aspirations propres n’était pas souhaité/souhaitable, si être nous-mêmes n’était pas adéquat, il nous a fallu renoncer à l’autonomie pour obtenir l’approbation et donc la relatedness. Certes on a pu alors acquérir de la compétence dans des domaines désirables ou dans le fait de repérer ce qu’on attend de nous, mais pas dans le fait de savoir comment mener notre vie avec autonomie et connexion à autrui.

Bref, notre coque est mal construite. Et pour la réparer ou la reconstruire, il faut apprendre à nous donner à nous-mêmes de quoi combler nos besoins, à nous valider nous-mêmes, à être notre propre autorité, notre propre professeur, à trouver un entourage qui nous soutienne et (oui, c’est cliché mais c’est vrai) à nous aimer nous-mêmes.

De l’enfant au parent intérieur

On retrouve souvent la formule selon laquelle il faudrait « aimer son enfant intérieur ». OK, mais cela sous-entend que l’on a de façon innée les compétences pour apporter un amour inconditionnel à soi ou à qui que ce soit d’autre, et au passage qu’on est psychologiquement pleinement un adulte (certes peut-être une peu décorrélé d’une partie de lui-même, mais sans plus). Sans compter qu’on ne vous dit pas vraiment comment faire. Faudrait-il réparer le passé ou le présent ? Difficile à dire. Fort bien si d’autres y trouvent leur compte ; je ne dis pas que c’est une mauvaise image, mais très honnêtement, à chaque fois que je me suis prêtée à l’exercice décrit de cette façon, le l’ai trouvé assez vide de sens, voire artificiel, un exercice de visualisation où on joue à la poupée.

Si l’on renverse la métaphore par contre, il s’agirait plutôt de trouver ou de construire ses parents intérieurs. Cela permet d’être pour le coup tout à fait l’enfant que l’on est resté (du moins dans certains aspects arrêtés de développement) et qui a besoin de réconfort dans les moments difficiles, maintenant, dans le présent. En cas de stress (aujourd’hui et dans la vie d’adulte), on peut ainsi se donner le support nécessaire pour calmer nos peurs ou être indulgent avec nos défauts et nos erreurs, ce qui nous permet à terme d’avancer. On peut avoir à la fois le côté validant et rassurant de la mère, et le côté défensif du père qui nous aidera à faire respecter nos besoins et limites et à obtenir ce qu’il nous faut. L’idée est d’avoir de la compassion pour soi-même, et même pour le jeune parent intérieur qui ne sait pas encore toujours bien comment s’y prendre et fera mieux la prochaine fois.

Cette figure n’a pas besoin de prendre la forme de parents stéréotypés en réalité. Cela pourrait être une version sage ou ultérieure de vous-mêmes, une sorte d’esprit protecteur, une entité qui incarne des ancêtres bienveillants, ou un héros/une héroïne, un animal si vous voulez… Ils peuvent être plusieurs selon la fonction à accomplir, un tigre ou un guerrier pour vous défendre et un chien fidèle ou une infirmière pour vous réconforter. La liberté de choix est infinie si tant est que vous ayez besoin de visualiser quelque chose de plus concret.

Le bateau qui peut voguer

Toujours est-il que le but est d’arriver à combler ses besoins fondamentaux dans le présent jusqu’à  construire une base stable et sécurisée depuis laquelle on peut explorer. Cela permet de commencer à s’intéresser à la voile du bateau. Les besoins ayant été comblés au-delà du déficit, l’abondance permettra d’explorer, de croître, de se réaliser, voire de se transcender (pour utiliser le vocabulaire de Maslow). Cela peut aussi être vu comme une composante de Désintégration Positive ou d’Autodétermination en parallèle d’être un remède au trauma, à chacun de voir.

En conclusion

Il est évident qu’il est plus simple et souhaitable d’avoir disposé des nutriments nécessaires pour construire notre estime de nous dans l’enfance. Pour certains professionnels, il serait trop tard à l’âge adulte de remédier à ce type de carences précoces. Personnellement, je ne le crois pas, et je ne suis pas la seule. Certes, cela prend du temps, certainement des années, pour progresser sur ces sujets. En fait, cela prend probablement le même temps que cela aurait pris à vos parents de vous éduquer sur de bases saines, de l’ordre de 6 ou 7 ans, ou le même temps que d’autres événements plus tardifs de votre vie ont pris pour saper cette estime. Cela demande aussi plus de travail conscient d’entreprendre la guérison, un effort qui aurait pu ou dû échoir à ceux qui s’occupaient de vous. Bien sûr. Toutefois, cela ne signifie pas que cela ne vaut pas la peine de s’engager dans cette entreprise.

Le deuil du passé idéal concerne nos vies au niveau personnel mais aussi collectif et la forme de courage qu’il nécessite est du même ordre que celui qu’il nous faudra pour surmonter les défis de notre siècle. Remédier à la pollution atmosphérique ou combattre les inégalités partout où elles se trouvent demande de ne pas s’attarder sur les erreurs et les manquements de nos prédécesseurs et de re-parenter notre monde. Et pour partir sur de bonnes bases, cela commence dans l’esprit de chacun d’entre nous.

Métacosme est un blog dont le but est de mettre à disposition des lecteurs francophones des informations de cheminement personnel et un éclairage psychologique et philosophique original.

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Sources:

  • « Discovering the Inner Mother: A Guide to Healing the Mother Wound and Claiming Your Personal Power », livre de Bethany Webster

2 Replies to “Grieving & Reparenting: le deuil du passé idéal”

  1. Excellent article ! cela me rappelle la démarche de la thérapie des schémas selno Young, qui vise justement à identifier et à comprendre les besoins et les émotions de l’enfant intérieur (besoin d’autonomie, sentiments de tristesse et de colère, etc.) et à le reparenter, pour ne plus recourir autant aux modes d’adaptation qui étaient nécessaires et utiles à l’époque, mais qui peuvent être malsains sur le long terme, à l’âge adulte.

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